L’exploitation de Véronique Zuber, maraîchère bio sur la commune de Millery, est l’une des trois fermes pilotes volontaires retenues par la Communauté de communes de la vallée du Garon pour accueillir un « chantier nature en ferme ».
« Le dispositif est expérimenté depuis l’an dernier. Sur la base d’un diagnostic agro-environnemental, avec l’appui technique de nos partenaires – la LPO du Rhône, le Conservatoire des espaces naturels (CEN) Rhône-Alpes et l’association Arthropologia – et le soutien de la Région, divers aménagements sont mis en œuvre pour favoriser la biodiversité sur les parcelles », explique Katia Herrgott, chargée de mission agriculture à la CCVG.
A l’image du GAEC Graines d’arômes (maraichage bio) à Chaponost, ou du Domaine de la Petite Gallée (viticulture en biodynamie) à Millery, Les Petites Bottes du Garon, l’exploitation de Véronique Zuber, accueille un chantier de plantation de haies en cette fin janvier.
Avec le concours opérationnel des Brigades Nature, 225 plants (noisetiers, aubépines, sureaux, églantiers…) et 30 arbres de hauts jets (sorbiers, charmes, saules) viendront recomposer des haies, sur près de 150 mètres linéaires, tout autour des parcelles concernées.
Courant février, une mare sera créée. Et en mars, des nichoirs à oiseaux et perchoirs à rapaces viendront compléter le dispositif.
Le chantier en images
Appel à manifestation d’intérêt 2021-2023
Devant le succès de ces chantiers pilotes, la CCVG a décidé d’étendre son dispositif. Courant février, un appel à manifestation d’intérêt sera lancé, ouvert à toutes les fermes de la CCVG. Il offrira aux agricultrices et agriculteurs qui le souhaitent, sur la période 2021-2023, un accompagnement qui se veut personnalisé, pour répondre au plus près à leurs besoins.
Trois question à : Jérôme Crozet, conseiller délégué à l’agriculture
Soutenir les agriculteurs dans leur adaptation au changement climatique
Pourquoi soutenir l’agriculture au niveau de la CCVG ?
« L’agriculture est essentielle. Elle façonne notre territoire. Elle contribue à son dynamisme économique, crée des emplois, modèle nos paysages, participe à notre qualité de vie et, surtout, elle nous nourrit. Elle est pourtant menacée par l’urbanisation, par une pression foncière importante, mais aussi par la difficulté à transmettre sa ferme ou par le changement climatique. »
Comment cela se traduit-il ?
« Fin 2017, la CCVG a adopté un plan d’actions à long terme baptisé « Agriculture 2030 ». Différentes actions sont initiées par la CCVG, avec les agricultrices et les agriculteurs du territoire et ses partenaires. Elles visent à maintenir une agriculture vivante et durable sur le territoire de la vallée du Garon. Parmi ces actions, on peut citer la valorisation de la vente directe et des circuits courts, la mise en œuvre d’un système de détection et de lutte active contre la grêle, l’accompagnement à l’installation ou à la transmission des fermes ou encore la mise en place d’une stratégie foncière pour préserver nos terres agricoles. »
Le programme Nature en ferme en fait partie ?
« Oui. On vient au soutien des agricultrices et agriculteurs qui ont besoin d’adapter leurs exploitations et leurs pratiques pour faire face au changement climatique. Les chantiers de plantations de haies, de création de nichoirs à oiseaux ou à insectes, l’aménagement de mares vont dans ce sens. L’idée est de remobiliser la biodiversité sur les fermes pour préserver les ressources en eau, lutter contre l’érosion des sols ou encore maîtriser l’usage de produits phytosanitaires… »
Le point de vue de… Véronique Zuber, maraichère bio à Millery
Plus il y a d’oiseaux, mieux c’est pour nous !
Quel type de production propose Les petites bottes du Garon ?
« Les Petites bottes du Garon, c’est une exploitation de 1,5 hectares en maraîchage biologique. Nous sommes installés sur Millery depuis 2014. Nous cultivons tous types de légumes. Nos productions sont très diversifiées, en fonction des saisons, pour assurer une rotation des cultures. »
Quels sont vos circuits de distribution ?
« En vente directe uniquement. Tous nos légumes sont vendus sur les marchés, à Lyon et Villeurbanne. »
Pourquoi avoir décider de lancer ces chantiers ?
« En agriculture biologique, le principe est de produire de la manière la plus naturelle possible. Les oiseaux, les insectes, toutes les petites bêtes, auxiliaires de culture, nous aident dans notre travail. Plus il y a d’oiseaux ici, le mieux c’est pour nos légumes. Ces haies vont aussi nous aider à nous prémunir du vent et des vols de récoltes qui constituent une vraie difficulté pour nous. »