Le point de vue de l'architecte
Présentation du projet de centre aquatique par l’architecte Philippe Gautier, Arcos Architecture
Quels ont été les éléments majeurs qui ont guidé la conception du projet ?
La conception du Centre Aquatique a été guidée par la volonté de créer un équipement sport-loisirs de tout premier ordre, porteur de convivialité et de modernité, un lieu attractif permettant d’accueillir et de satisfaire un public large et varié, de créer un équipement compact garant d’une bonne fonctionnalité et d’une gestion optimum.
Son architecture contemporaine, simple mais imposante fédère l’ordonnancement des bâtiments et affirme un signal à l’échelle du paysage. L’organisation des espaces doit permettre aux usagers une compréhension instinctive de la fonctionnalité et de l’architecture.
Quels sont les éléments d’intégration propre au site d’implantation que vous avez utilisés pour réaliser le projet ?
La volonté de mise en scène du site au service des futurs usagers a servi de support à la conception du projet.
La composition architecturale et paysagère répond par sa géométrie et sa fragmentation aux objectifs de dialogue visuel nécessaires à sa parfaite inscription dans le site.
L’impact lointain du projet sur le grand paysage est souligné par les lignes horizontales accompagnées des murs d’enclos et des haies bocagères.
Les lignes de crêtes servent de point d’appui à la composition du bâti.
Le projet d’implantation du Centre Aquatique propose un double enjeu paysager à l’échelle du grand paysage et du maillage du tissu interstitiel.
Afin d’optimiser la déclivité naturelle du terrain, le projet s’organise sur deux niveaux pour créer des volumes à l’échelle du bâti existant, et offrir une transparence et un effet panoramique sur les bassins et au-delà, sur le paysage environnant.
Son implantation dans la partie Sud-est du terrain permet de conserver la continuité des espaces boisés classés, de protéger les riverains et d’ouvrir les plages végétales vers le Sud pour profiter de la vue et d’un ensoleillement maximum. Le parking inscrit dans les trames paysagères, largement planté d’arbres et de haies, crée un écran protecteur.
Les murs existants conservés, les haies et massifs végétaux protègent les plages des regards et des vents. L’environnement végétal sera largement renforcé afin que le projet soit perçu comme un écrin dans une oasis de verdure.
Comment votre projet s’intègre-t-il dans le cadre environnemental ?
Le projet favorise la relation harmonieuse avec l’environnement et s’inscrit dans une démarche de développement durable.
L’implantation sur la parcelle utilise la pente naturelle du terrain en limitant les mouvements de terre. L’orientation des façades bénéficie du soleil, ressource « gratuite » qu’offre l’environnement, garante d’une ambiance chaleureuse.
La ventilation naturelle, selon l’orientation des vents et les brise-soleil permettent de maitriser le confort thermique tout en profitant d’une luminosité optimum.
La morphologie des volumes bassins est de nature à éviter les phénomènes de réverbération. Une large part sera donnée au bois, matériau naturel à fort potentiel symbolique, en tant qu’élément structurel mais aussi en élément décoratif intérieur pour assurer un traitement acoustique spécifique et performant.
La conception technique et énergétique du projet est orientée sur la performance de l’isolation thermique, la limitation des consommations et l’utilisation de récupérateurs d’énergie.
Les procédés constructifs simples sont axés sur la pérennité des matériels et matériaux employés ainsi que la facilité de maintenance.
Limiter les consommations énergétiques et privilégier les matériaux durables
Les études de conception ont permis à la CCVG d’effectuer dès avril 2013 quelques choix majeurs dans la perspective de la réalisation du centre aquatique.
Les bassins
Les élus communautaires ont opté pour que le bassin sportif (6 lignes d’eau de 25 m de long) soit réalisé en inox brut. Ce procédé permettra d’améliorer l’entretien futur du bassin en évitant les problèmes liés aux joints du carrelage d’une part, et d’en faciliter la déconstruction lorsque le bâtiment sera en fin de vie.
L’énergie de chauffage
La production de chaleur est un enjeu capital dans le fonctionnement d’un centre aquatique. Afin d’inscrire le projet dans une démarche de développement durable, les élus communautaires ont choisi de mettre en place une chaufferie bois. Par rapport à une chaufferie gaz, cette solution présente un double avantage :
- C’est une énergie renouvelable.
- L’impact environnemental est limité, en particulier si l’on considère les émissions de gaz à effet de serre et l’approvisionnement auprès d’une filière bois locale.
Suivant les locaux, le chauffage sera assuré par radiateurs ou soufflage d’air chaud.
Le point de vue de Patricia Coulon - ARTELIA, bureau d’étude fluide de la maîtrise d’œuvre.
« Afin de limiter au maximum les besoins énergétiques, nous avons intégré les éléments suivants dès les phases d’avant-projet :
- Valorisation de l’énergie d’évaporation des bassins par la mise en place d’un groupe thermodynamique à compresseur électrique permettant le préchauffage de l’air du hall bassins.
- Mise en place, au niveau des centrales de traitement d’air, d’échangeurs à plaque ou à roue entre air neuf et air extrait permettant d’obtenir des conditions confortables pour les utilisateurs : bon taux de renouvellement d’air hygiénique, bonne régulation des températures, ainsi que, pour le hall bassin, maîtrise des conditions hygrométriques et de la condensation.
- Récupération du potentiel énergétique des eaux «grises» (issues du renouvellement d’eau des bassins et des eaux usées des douches) par mise en place d’un ballon tampon d’eaux usées tièdes muni de serpentins en inox permettant de préchauffer l’eau froide sanitaire y circulant.
- Amélioration des consommations d’éclairage par la mise en place de luminaires à faible consommation d’énergie couplés à des systèmes de détection de présence et des gradateurs d’intensité lumineuse raccordés à des capteurs de luminosité permettant de prendre en compte l’apport de lumière naturelle.
- Mise en place de variateurs de vitesse permettant de piloter les moteurs des auxiliaires et d’optimiser les consommations électriques.
- Installation de récupérateurs d’eau pluviale pour permettre l’arrosage des pelouses et du solarium végétal.
Au global, les différentes optimisations techniques envisagées doivent permettre de réduire de moitié les besoins énergétiques du bâtiment, les plafonnant à une valeur de l’ordre de 1300 MWh/an.»
L’équipe de maîtrise d’œuvre
Après une procédure de concours, l’équipe de maîtrise d’œuvre a été choisie fin octobre 2012. Il s’agit du groupement composé de l’architecte Atelier Arcos Architecture, de Bac, Artelia, Icegem et A.Taravella.
Le film du projet